Installer une machine, à la vitesse de la lumière!
« Dom! Amada aurait un laser « stock » pour nous. Il fait théoriquement tout ce que nous avons besoin pour la nouvelle réalité des clients. On a pensé à l’endroit où le positionner dans l’usine. »
« Pourquoi on va à Chicago alors? » (Note : Nous étions sensés aller faire du repérage au Fabtech pour la prochaine machine quelques jours après cette conversation.)
« Ben… on n’a pas besoin d’y aller. »
On a fait le PO (Purchase Order / bon de commande) le lundi, la machine a été livrée environ 1 semaine après. Pendant ce temps-là, les équipes concernées ont modifié le secteur de l’usine, notre sous-traitant en électricité a fait l’extra nécessaire pour qu’on soit prêts. Les lignes de gaz ont été reconduites à l’endroit nécessaire.
L’installation est allée tellement vite qu’Amada a devancé le temps de formation. 3 semaines après le PO, on faisait de vraies pièces sur le nouveau laser. En fait, selon l’équipe d’Amada, c’est un record.
Tout ça n’est pas arrivé parce qu’on est des génies de la planification et qu’on a vu tous les coups venir et on a donné des ordres à la perfection. En tant que PDG, j’ai juste écouté, posé des questions et signé un chèque. Bon, c’est un chèque de plusieurs centaines de milliers de dollars, mais c’est la même signature.
Ça a marché parce que mes collègues travaillent pour avoir de saines relations, pour prendre soin, et ils disposent d’une énorme marge de manœuvre. Ils utilisent leur liberté au service de l’autre à travers leurs expertises.
L’élan, la détermination pour le nouveau laser venait de l’intention de prendre soin des clients.
La relation saine et bien entretenue avec notre fournisseur de machine et de notre électricien leur donne aussi envie qu’on réussisse. On le voit dans la manière qu’ils nous aident. D’ailleurs, les gens chez Amada nous aiment tellement, que l’un de leur meilleurs techniciens a décidé de travailler chez nous dans sa pré-retraite il y a quelques années (si je travaille dans une shop, ce sera chez PMB, il s’était dit). Pourtant, il en a vu des shop, partout en Amérique du Nord.
La vie avait le goût de passer à travers tout ça pour créer de la valeur.
On voit déjà le département de découpe qui reprend le dessus. Le département de pliage qui a plus de choix pour optimiser ses efforts. La programmation qui peut faire de meilleures stratégies. Les retards fondent.
On me demande souvent si on peut être performant en tant qu’entreprise si on choisit la bienveillance et la liberté.
Une machine comme un laser peut être installée efficacement dans une entreprise fortement hiérarchique, bien entendu. Par contre, le dirigeant ne le vivra pas avec autant d’étonnement et de légèreté que ce que j’ai vécu. Les équipes sur le plancher seront surement plus dans l’obéissance que dans la réalisation de soi. La machine sera aussi un choix subit et non choisit. Son intégration et l’intérêt des équipes sera moins fort. Et dans les faits, ça prend rarement moins que 3 mois après le PO, et parfois, on parle d’une démarche de plus de 12 mois.
Vivre les choses de manière relationnelle avec les clients, les collègues et les fournisseurs, en prenant soin. Agir avec son expertise et la confiance des autres qui nous pousse vers l’avant. C’est beau, et ça va nous donner de maudites belles histoires à se raconter quand on sera vieux.
Je choisis ça, n’importe quand.

